
Pourquoi écrire ma biographie ?
« Je ne connaîtrai jamais son histoire ».
C’est ce que je me suis dit après le décès de mon grand-père. Je ne sais presque rien de sa vie, et je n’aurai plus jamais l’opportunité d’en apprendre plus sur son passé. Il est parti trop tôt, ou peut-être que je l’ai réalisé trop tard. Et pourtant, c’était un grand bavard. Instruit et éloquent, il aimait raconter de belles histoires à qui aimait les entendre. Quand ma grand-mère dressait le couvert au premier venu, mon grand-père faisait le divertissement. Il pouvait débattre avec sérieux sur n’importe quel sujet, faire le récit de pures fabulations et s’esclaffer sur des blagues grivoises. J’admirais son ouverture d’esprit, sa philosophie. Cependant, il n’avait pas pour habitude d’évoquer sa jeunesse. Si on lui posait la question, il détournait rapidement la conversation. Il était entravé par une certaine pudeur, une forme de gêne. C’était comme s’il attendait le bon moment pour nous conter ses heurts et ses triomphes, un moment qui n’arriverait jamais. Son enfance avec mes arrières grands-parents, ses amitiés, ses amours, ses années à combattre sur le front, son engagement dans la ferme, ses échecs, ses victoires, toutes les étincelles qui ont animé sa flamme se sont éteintes avec lui. J’aurais tant aimé qu’il me laisse son histoire. Je garde son souvenir dans mon cœur et dans ses lieux, mais je regrette d’avoir perdu ce qui faisait de lui ce qu’il était.
Je regrette qu’une partie de son existence soit tombée dans l’oubli.
Il n’est pas facile de dévoiler notre passé, de prendre le temps de raconter notre vécu. Ce n’est jamais le lieu ni le moment. En fait, nous n’avons que très peu l’occasion de le faire. En écrivant notre biographie, nous immortalisons notre histoire pour la transmettre à nos enfants, nos petits-enfants, nos amis. Nous leur offrons toutes les pièces de notre puzzle, nos expériences, mais aussi notre philosophie. Nous leur permettons d’apprendre et de comprendre.
L’oubli est un gigantesque océan sur lequel navigue un seul navire, qui est la mémoire. – Amélie Nothomb.
Comme toutes les fleurs finissant par faner, nos souvenirs perdent des couleurs avec le temps, jusqu’à s’effriter. Graver nos étincelles dans un livre permet de rendre notre flamme éternelle.
Le monde change et celui d’hier ne ressemble plus à celui d’aujourd’hui. Écrire notre passé, c’est aussi témoigner d’une époque, de nos racines ou encore des épreuves que nous avons dû traverser. Notre histoire définit la personne que nous étions, et celle que nous sommes devenue.
Peu importe la raison, l’important c’est que cette démarche ait du sens pour vous. Vous pouvez décider d’écrire votre histoire, ou offrir cette opportunité à un parent. Il n’y a pas de plus beau présent que le souvenir.